La guerre "a pour elle l'antiquité" : "De tout temps les hommes, pour quelque morceau
de terre de plus ou de moins, sont convenus entre eux de se dépouiller, se brûler, se tuer,
s’égorger les uns les autres ", constate La Bruyère dans Les Caractères. Depuis l'origine des
temps, elle apparaît comme une nécessité : un territoire à conquérir, une religion à imposer,
une couleur de peau qui dérange et rien alors ne peut empêcher qu'elle éclate.
Lorsque l’homme se penche sur son passé, il découvre que son histoire est
indissolublement liée à celle des luttes de toutes sortes qu’il a dû mener pour sa survie depuis
son apparition sur la terre. "Les armes ont torturé mais aussi façonné le monde… Honteuse et
magnifique, leur histoire est celle des hommes". Cette phrase du Général de Gaulle, gravée
sur le monument d’Omaha Beach après la Seconde guerre mondiale, rappelle à la conscience
de chacun le poids déterminant de ces luttes. Que faut-il entendre par cette dualité terrible ?
Torture et progrès, honte et gloire, cette association en apparence contre-nature conduit à une
interrogation angoissante sur le destin de l’humanité.